Érasme recommande aux princes d’être christocentriques. Ce christocentrisme consiste à imiter la vie et les actions du Christ dans la gestion du pouvoir. Ce qui signifie que les dirigeants doivent être pacifistes et agir moralement en respectant les valeurs sociales. Le prince idéal d’Érasme est donc tenu d’être vertueux et de s’éloigner le plus possible de la virtù, l’ensemble des moyens, y compris les plus ignominieux, inhérents au pouvoir politique selon son contemporain Machiavel. Un tel prince apparaît comme utopique chez ce dernier. Toutefois, cette utopie, loin d’être inutile pour l’humanité et de contribuer à discréditer le penseur rotterdamois, peut participer à une meilleure gestion des sociétés contemporaines en invitant les dirigeants à plus d’humanisme. Ce texte a justement pour enjeu essentiel de démontrer cette utopie que représente le prince paradigmatique d’Érasme chez Machiavel, non sans indiquer en indiquant son importance pour l’humanité.
Erasme advises princes to be christocentrist. This christocentrism consists in imitating the life and actions of Jesus Christ in the management of power. This means that rulers must be pacifist and act morally by respecting social values. The ideal prince of Erasme should then be virtuous and keep far away from virtù, which is a set of means including the most ignominious ones, inherent in political power according to Machiavel. A prince of such kind seems to be utopian to the eyes of Machiavel. Nevertheless, this utopia, far from being useless to mankind and putting blame upon Erasme, might take part in a better management of contemporaneous societies by inviting rulers to much more humanism. In this text, what is at stake essentially, is to demonstrate this utopia embodied by the prototype prince of Erasme to the eyes of Machiavel by revealing its relevance to mankind.